27/09/2006 - Dans son
allocution donnée en 2003 sur le trafic
de drogue, le premier ministre turc actuel
Recep Tayyip Erdogan a dit ceci : «Il
y a des gens qui perçoivent 5 milliards
de dollars de bénéfice en provenance
du trafic de l'héroïne, du haschich
et de carburant. Plus de 700 policiers de
la Sûreté d'Istanbul impliqués
dans ce trafic auraient été
démis de leurs fonctions. Le chef de
la police en personne m'a dit : "quoique
je remue, j'ai toujours à faire à
des policiers associés à ces
trafics (
)". Pour résoudre
ce fléau, nous devrons compter sur
des hommes qui aiment leur patrie, leur nation
et dont le lait n'a jamais été
mêlé». (Source : quotidien
"Yeni Safak", du 9 novembre
2003).
Pas plus tard que samedi dernier (23/09),
un gang de proxénètes géré
par 6 policiers a été démantelé
dans la région d'Igdir (source : "Sabah",
23 septembre 2006).
Et aujourd'hui même, l'agence Anatolie
(27 septembre 2006) annonce l'arrestation
de 8 policiers dans le cadre d'une opération
visant le grand banditisme.La situation est
telle que la population et les militants politiques
des quartiers pauvres subissent régulièrement
des agressions de la part des gangs de la
drogue, qui peuvent s'avérer fatales.
Pour ne citer qu'un exemple, le 26 juin dernier
vers 18h, l'association pour les droits et
les libertés fondamentales du quartier
populaire d'Ikitelli à Istanbul a été
mitraillée par l'un de ces gangs en
raison de la campagne préventive anti-drogue
que mène ce centre social dans le quartier.
Le président de l'association Erkan
Sönmez a été blessé
par deux balles dans les jambes et immédiatement
hospitalisé.Ainsi, tout au long de
la période estivale, on a assisté
à une recrudescence des actes criminels
de la petite délinquance et de la pègre.
Si tant et bien qu'en réponse, proxénètes
et trafiquants de drogue ont été
pourchassés sans relâche par
les milices du DHKC jusqu'à devoir
faire des excuses publiques à la population
de ces quartiers.
En outre, de nombreuses campagnes préventives
d'information contre la drogue et la prostitution
sont organisées dans ces quartiers
notamment par des distributions de brochures,
des discussions ou des allocutions de cafés,
des rencontres avec les familles qui en sont
victimes et avec des pétitions et ce,
pas uniquement à Istanbul : comme à
Ankara, à Iskenderun (sud), à
Samsun (nord) et à Dersim (est). (Source
: "Yürüyüs",
un hebdomadaire de 52 pages connu comme proche
de la mouvance du DHKC).
On note par exemple dans le numéro
64, datant du 8 août dernier, que les
Frontistes ont suspendu un calicot sur une
maison de passe gérée par un
certain Djemil (Cemil) dans le quartier de
Bagcilar sur lequel il est indiqué
: "Dans cette brasserie, des femmes sont
poussées à la prostitution.
Cemil, arrête ton sale boulot".
La milice du DHKC mène également
des actions musclées pour protéger
la population des gangs de la maffia. On en
dénombre plus de 30 depuis deux mois.
Les plus récentes datent des 13 et
le 18 septembre denier. Elles ont eu respectivement
lieu dans le quartier de Gazi et de Gülsuyu.
Les proxénètes ont été
traînés devant la population
et ont été forcés de
faire des excuses.
Certains d'entre eux ont vu leurs établissements
saccagés. Les plus coopérants
ont été interviewés par
l'hebdomadaire "Yürüyüs"
à travers lequel les responsables ont
pu faire leurs excuses auprès de la
population.
Pour une organisation comme le DHKP-C qui
se bat pour l'émancipation de la population,
il n'est rien de plus logique que de se battre
contre un instrument de contrôle, d'aliénation
et de soumission que constitue la drogue,
et rien de plus diffamatoire que de prétendre
le contraire.