La fondation des droits de l'homme de Turquie (TIHV) a condamné publiquement l'attaque que des policiers ont lancée ce mercredi 1er novembre contre environ 30 avocats réunis au palais de justice d'Istanbul pour y déposer plainte contre le ministre de la justice Cemil Cicek.

La raison de leur plainte est son obstination à ne pas prendre en compte la grève de la faim menée depuis 212 jours consécutifs par leur confrère Bahic Asçi afin d'améliorer les conditions de détention dans les prisons de sécurité maximale (type F).

Certains avocats ont été blessés par les coups portés par les policiers, qui ont tenté de les détenir.

Le président du comité exécutif de la TIHV a fait savoir dans un communiqué : "Nous condamnons ce terrible incident où la justice a été foulée aux pieds, où des avocats ont été empêchés d'exercer leur profession et de réclamer justice, et où les choses en sont venues au point où ces avocats se sont fait rouer de coups dans l'enceinte du palais de justice." Il a réclamé des mesures disciplinaires adéquates.

Les avocats, a-t-il déclaré, ont été battus, insultés, et dans certains cas, traînés sur le trottoir devant le bâtiment. Il a précisé que certains, dont Ebru Timtik, Naciye Demir et Guray Dag, ont été blessés et que les forces de l'ordre ont tenté de détenir le groupe d'avocats.

Il a ajouté qu'afin d'empêcher tout accès au bâtiment, la police avait ensuite barricadé le palais de justice, ceci jusqu'à ce que le procureur lui intime l'ordre de se retirer.

Onen a parlé d'incident sans précédent et a rappelé que la loi protège les droits des avocats, dont l'utilisation de leurs biens et la façon dont ils s'acquittent de leur devoir.

"Il n'y a rien qui ressemble à un État de droit dans le comportement arbitraire de la police à l'intérieur du palais de justice", a-t-il dit. "L'intervention du procureur et le fait qu'ils aient finalement pu déposer plainte démontre que l'action de la police n'était pas seulement hors la loi, mais illégale."