Objectif
général de la campagne
La condamnation à de
lourdes peines de prison ferme, l’arrestation
immédiate et les conditions
de détention dans le cadre du
procès DHKP-C sont le résultat
concret de l’adoption par la
Belgique de la loi sur les organisations
criminelles, de la loi
sur les organisations terroristes et de la loi sur les méthoses
particulières d'investigation.
Ces lois ont été contestées
par plusieurs organisations et personnalités
au moment de leur élaboration,
lors des débats à la
Chambre et au Sénat comme portant
gravement atteintes aux libertés
démocratiques et comme inutiles
par rapport au dispositif pénal
existant. Elles ont cependant été votées
tant par la Chambre que par le Sénat.
Le cas du DHKP-C,
entre autres, montre aujourd’hui que ces craintes étaient
totalement fondées. La réalité d’aujourd’hui
donne la possibilité d’élargir
la résistance qui était
déjà apparue au moment
de la discussion et du vote de ces
lois. Des parlementaires qui ont voté ces
lois protestent aujourd’hui sur
leur application dans le cas du DHKC-P.
Des syndicalistes s’engagent
sur ce cas concret, avec de nombreux
progressistes.
La situation est
donc plus favorable qu’il y a quelques années.
En même temps, il faut rester
conscient qu’il s’agit
d’un combat très difficile.
Il faut pouvoir amener des larges pans
des organisations syndicales, d’instances
démocratiques, comme le Comité T, à rejoindre
ce mot d’ordre. C’est encore
loin d’être le cas.
Cette lutte devra
aussi nécessairement
se mener au niveau européen,
vu que les parlements nationaux suivent
des directives européennes en
cette matière. Ceci ne doit
pas constituer une excuse pour les
pouvoirs nationaux qui ont parfaitement
la possibilité de voter ou de
ne pas voter ces lois.
Au plan européen, certaines
organisations, personnes ou partis
ont entrepris des démarches
pour être rayés de la
liste qui les définit comme « terroristes ».
Le Clea est partisan de l’abrogation
de cette liste.
L’objectif de principe du Clea
est l’abrogation de ces lois
et des listes qui les accompagnent.
Nous entamons donc une campagne à long
terme dans ce but. Le Clea propage
et argumente cette position. En même
temps, nous définissons des
phases, qui seront plus ou moins longues
selon les résultats obtenus.
La première phase que nous définissons
est liée à l’actualité politique.
C’est cette première phase
qui est développée ici.
A la fin de cette phase (fin juin 2007),
nous devrons faire un bilan afin de
définir l’objectif de
la phase suivante et ainsi de suite
jusqu’à l’abrogation
des lois liberticides.
Le premier semestre
2007 sera largement marqué par l’approche
des élections législatives
du 10 juin 2007. Tous les partis qui
se présentent aux élections
doivent présenter leur programme
aux électeurs et prendre des
engagements pour la suite.
Nous voulons l’abrogation de
ces lois. Cette exigence démocratique passe
par d’importantes mobilisations,
seules capables de contraindre le Parlement à défaire
les lois qu’il a lui-même
votées. Nous en sommes parfaitement
conscients : il n’est pas
possible aujourd’hui de contraindre
une majorité parlementaire à abroger
ces lois. Ceci nécessitera naturellement
un tout autre contexte politique.
Dans une première phase donc,
nous voulons imposer la réouverture
du débat sur les lois liberticides
dans les milieux politiques, syndicaux
et associatifs ainsi que dans les médias
et plus largement un large public.
L’objectif est de créer
un front démocratique le plus
large possible, qui mènera toutes
les actions d’information, de
sensibilisation et de mobilisation
nécessaire pour contraindre
un débat politique fondamental
sur ces questions. A chaque élection,
le thème de la sécurité revient
en force. Même si c’est
impopulaire, nous devons avoir le courage
nécessaire pour faire souffler
le vent dans l’autre sens.
La mobilisation qui
a pu se développer
contre les guerres menées au
nom de la lutte contre le terrorisme
doit se réveiller dans la lutte
contre les lois qui suivent la même
logique.
Concepts de base
- L’information
Des associations
et des chercheurs ont déjà développé un
travail important sur l’analyse
de ces lois : la Ligue des Droits
de l’Homme, Progress Lawyers
Net, Jean-Claude Paye.
Il faut étudier leurs textes
et faire un dossier de synthèse
(renvoyant aux analyses déjà faites) ;
organiser des conférences-débats
sur le sujet dans toutes les grandes
villes du pays ; organiser une
activité centrale à Bruxelles.
Dans son information et dans ses prises
de position, le Clea défend
l’aborgation des lois liberticides.
- Le rassemblement du front
Le Clea doit utiliser
la relative renommée qu’il a acquise
autour de l’affaire de Bahar
pour rassembler toutes les forces prêtes à s’opposer
aux lois liberticides. Il faut associer
dès le début toutes les
organisations et personnalités
qui se sont déjà opposées
aux lois et, avec elles, partir à la
rencontre des nouvelles composantes
potentielles du front. Avec le noyau
du front (Clea, LDH, Progress Lawyers, éventuellement
d’autres), nous lançons
un appel argumenté à la
réouverture du débat
qui sera l’outil principal de
la campagne.
- La mobilisation
La campagne doit
aboutir à ce
que la question des libertés
fondamentales et du droit à la
résistance concerne le public
le plus large possible. La campagne électorale
peut faciliter ce travail dans la mesure – même
si nous connaissons les limites des
débats électoraux – où la
question politique est placée
plus centralement à l’approche
des élections.
En même temps, nous prenons les
contacts au niveau européen
pour aboutir à une rencontre
européenne pendant l’été.
Ce travail servira également
de préparation pour les élections
européennes de 2009.
- L’équipe
de responsables
Pour mener à bien cette campagne,
il est essentiel de constituer une équipe
de responsables de 4 à 5 personnes
qui peuvent prendre en main une tâche
de façon compétente.
Si vous souhaitez aider
le Clea en travaillant sur cette campagne,
contactez :
rosa-rosso@coditel.net
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