Le CLEA fait part de sa profonde inquiétude à l'annonce de l'entrevue qui a eu lieu à Istanbul le vendredi 31 octobre entre les ministres belges de l'Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères et leurs homologues turcs, au cours de laquelle un renforcement de la coopération policière a été décidé entre les deux pays, en particulier en matière de lutte contre le terrorisme.
Suite à cette réunion, une partie de la presse turque
(1) a affirmé que les ministres belges se seraient engagés à extrader les militants du DHKC dont la liberté est toujours en sursis en Belgique. Le gouvernement belge serait-il de nouveau prêt, comme en avril 2006
(2), à s’aventurer dans la voie anticonstitutionnelle de l’extradition de l’un de ses ressortissants, de surcroît vers un pays ne respectant pas les droits de l’Homme
(3) ? Quelle que soit la fiabilité des affirmations de la presse turque, on ne peut qu'être gravement préoccupé par ces nouveaux accords, alors que le sort des six militants doit encore être jugé par la Cour d’Appel de Bruxelles.
N'assiste-t-on pas à une nouvelle tentative de pression ou d'intimidation de la part de l'exécutif vis-à-vis du judiciaire?
Une fois encore, le CLEA rappelle l'importance fondamentale de la séparation des pouvoirs pour garantir les libertés civiles, et appelle tous les démocrates à la vigilance dans cette affaire.
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