À l'époque, on s'en souvient, la Turquie venait de lancer à l'encontre de ce citoyen belge un mandat d'arrêt international –reposant, pourtant, sur des allégations dénuées de tout fondement. Or, une fois appréhendé à l'étranger (en l'occurrence aux Pays-Bas), Bahar Kimyongür aurait pu –au regard des conventions internationales– y être «légalement» extradé vers Ankara. En effet, la Belgique n’extrade pas ses nationaux.
Eugène Dimmock, conseiller de Guy Verhofstadt (Premier ministre); Pascale Vandernacht (chef de Cabinet adjoint de la ministre de la Justice); Alain Lefebvre, le directeur de la Sécurité publique (Intérieur); André Demoulin, l’administrateur général de la Sûreté de l’État; le procureur fédéral Daniel Bernard accompagné de ses adjoints, Johan Delmulle et Leen Nuyts...: selon les révélations de différents organes de presse bien informés (en l'occurrence, Le Soir et La Libre Belgique), ces responsables de premier plan s'étaient donc concertés (le 26 avril 2006) afin de définir la meilleure façon de se plier aux injonctions turques. Quitte à abandonner –à la torture et à la sauvagerie– l'intégrité physique, voire la vie, d'un de leurs ressortissants.
Une cabale, un crime, une forfaiture... La Belgique se sera ainsi prêtée à une abomination pour remettre (via un pays tiers) Kimyongür à des services policiers, dont il n'avait cessé de dénoncer les comportements odieux à l'encontre d'opposants politiques et syndicaux, ou de défenseurs des droits humains –alors que, au niveau européen, la Turquie est toujours classée numéro 1 en matière d'atteintes répétées aux droits de l'Homme.
Interpellé sur le territoire néerlandais, incarcéré aux Pays-Bas 68 jours durant, Kimyongür va finalement être totalement absout des imputations contenues dans le mandat d'amener turc. Le 4 juillet 2006, confirmant ses droits inaliénables à la liberté d'expression et à la liberté d'association, notre compatriote sera remis en liberté par les juges de la Chambre d'Extradition du Palais de Justice de La Haye.
Le 12 avril 2011,
une plainte pour «coalition de fonctionnaires» sera conséquemment déposée contre X, concernant la réunion conspiratrice du 26 avril 2006 –une procédure intentable en vertu de l’article 233 du Code pénal. Celui-ci punit, en effet, de peines de prison, les fonctionnaires qui, «en réunion», auraient décidé la mise en œuvre de «mesures contraires aux lois».
Pour expliciter toutes les raisons et circonstances qui ont justifié le dépôt de cette plainte inédite,
nous vous invitons par la présente à la conférence de presse
qui se tiendra le mercredi 13 avril 2011 à 11 heures précises
au siège de la Ligue des droits de l'Homme
(22 rue du Boulet, près de la Bourse).
Prendront part à cet événement:
Monsieur Bahar Kimyongür,
Maître Christophe Marchand,
Monsieur Benoît Van der Meerschen au nom de la Ligue belge des droits de l'Homme,
et Monsieur Jean Flinker du Comité pour la Liberté d'Expression et d'Association (CLEA)
POUR TOUS
RENSEIGNEMENTS
www.leclea.be